Les bouleversements que connaît le système productif depuis plus de 20 ans,
atteint les modes d’organisation de la production en influant sur la
relation à l’emploi, en installant un rapport instable avec l’entreprise, en
poussant vers de l’instabilité et de la précarité.
Les rapports de forces employeurs/employés s’en retrouvent inversés...
Que l’on ait un niveau d’étude ou que l’on soit de bas niveau de
qualification, l’accés à un premier emploi ou le retour à l’emploi est de
plus en plus difficile, et suppose une certaine motivation et la mise en
place de techniques de recherches d’emploi nouvelles et adaptées au
marché...
La
mise en place d’organisations plus qualifiées dessert l’accès à l’emploi des
moins bien formés, et rend d’autant plus sélective l’accès à l’emploi.
La
sécurité du travail telle qu’elle a longtemps fonctionné n’existe plus. Les
changements rapides dans la production, les mouvements de concentrations et
d’externalisation, demandent une autre conception du travail.
Un
autre rapport au sein des équipes, une autre conception du travail qui n’est
plus la valeur de référence...
Une telle concurrence sur le marché entraîne une remise en cause des acquis
sociaux et un certains chantage du patronnat qui se retrouve en situation de
force car en situation de choix quant aux salariés aussi bien que sur le
fait de recruter ou non...
Avec la concurrence comme pretext, la mondialisation comme alibi et les
charges sociales comme excuses, le licenciement touchera toutes les
catégories sociales plusieurs fois dans leur vie...
Aux situations d’exclusion professionnelle que cela crée, se rajoute de la
déliaison et de la désafilliation sociale.
Ce
phénomène de masse qu’est le non-emploi, produit des effets suffisamment
“ massifs ” pour nous amener à réinventer de nouvelles formes
d’intervention, nouvelles appréhensions des individus et des finalités de la
formation.
Cette réalité de terrain que nous constatons depuis plus de 20 ans et qui va
en s’aggravant, m’a amené à imaginer d’autres outils dans la recherche
d’emploi, une autre approche du chômage, une recherche active en partenariat
avec les acteurs institutionnels et les réseaux investis autour de cet
accompagnement.
La
formation professionnelle oeuvre à l’insertion comme un vrai outil de lutte
contre l’exclusion.
Le
formateur est un acteur de l’Insertion, qui participe activement à la
construction d’un autre modéle social ou chacun trouverait sa place.
Ce
qui est vécu et ressenti comme une crise, une catastrophe, peut devenir une
chance, parce que peut se saisir la possibilité de nouveaux enjeux.
Il
se met en place une nouvelle approche du temps et de l’espace.
Comment penser la précarité et la mobilité autrement que dans l’angoisse,
mais comme une capacité de se mobiliser autrement, comme “ une production
de soi ”, production de liens et d’innovation ?
Une manière de mieux se connaître, de dépasser ses limites et de se
découvrir des vocations, un potentiel, une sensibilité et des capacités...
L’exigence ” d’être à la hauteur ” dans toute situation, ce pourrait non pas
atteindre des sommets dont nous ne distinguons même plus les cimes, mais
plutôt se trouver une fondation, c’est à dire du sens. Se reconnaître
suffisamment de racines vivantes pour pouvoir voyager, oser, rencontrer, et
en même temps séparer.
En
ces temps d’incertitude et de doute, il nous a semblé qu’il faut réitérer le
geste de Descartes : « Me trompe qui
pourra, rien ne saurait faire que je ne sois rien, tandis que je pense être
quelque chose. Je suis, j’existe autant de temps que je pense car la pensée
est la seule chose que l’on ne saurait m’enlever. »
Mais penser est un risque, car c’est une action qui engage l’âme, qui nous
engage parmi les choses du monde.
Une réflexion sur l'environnement psychologique, social et professionnel
s’impose. La relation au terrain, aux autres travailleurs sociaux, aux
publics, aux interventions sont à revoir et l'incertitude ambiante doit se
transformer en innovation. La prise de risquqe est certaine mais le résultat
l’est aussi.
La
démarche de ce site vise moins à donner des méthodes clefs en main et des
solutions, qu'à ouvrir pour chacun la question de ce qu'il est et de ce
qu'il fait :
·
En tant qu'"opérateur
d'accès à l'emploi", "questionner la valeur du travail aujourd'hui", pour en
dégager une problématique subjective, sociale et institutionnelle.
·
Faciliter et
dynamiser les ressources d'accompagnement/conseil en matière d'orientation
professionnelle et d'accès à l'emploi, en s'appuyant sur les ressources
d'information et les dispositifs actuels pour l'emploi.
·
Mobiliser et
consolider ses ressources personnelles.
·
Pensez son action,
analyser ses pratiques professionnelles
·
L’innovation des
pratiques sociales passe par l’échange et le partage, la remise en question
et l’expérimentation...
H.
Dj